Intervention de Gérald-Brice Viret

Réunion du jeudi 29 février 2024 à 9h00
Commission d'enquête sur l'attribution, le contenu et le contrôle des autorisations de services de télévision à caractère national sur la télévision numérique terrestre

Gérald-Brice Viret, directeur général de Canal+ France, en charge des antennes et des programmes :

Nous ne sommes pas du tout insensibles aux sanctions de l'Arcom. Bien au contraire, chaque fois qu'une sanction est prononcée, c'est toute une chaîne, ce sont tous les collaborateurs du groupe qui se sentent responsables, et qui sont stigmatisés dans la presse. Nous avons tous à cœur que le problème ne se renouvelle pas.

Il faut toutefois relativiser : sur 100 % de direct, soit 8 000 heures, on relève moins de 0,05 % de séquences litigieuses, dont nous aurons l'occasion de parler cet après-midi avec le président de C8 ou tout à l'heure avec l'équipe dirigeante de CNews. Nous avons renforcé notre présence en régie et en amont dans la préparation de toutes les émissions. Certaines émissions sont enregistrées en amont et remontées pour assurer leur conformité – nous reparlerons de leur diffusion.

Avec Cyril Hanouna, tout un travail de fond est mené avant, pendant et après l'émission. Le terrible moment que nous avons tous vécu lors de la montée d'adrénaline entre Cyril Hanouna et le député Louis Boyard était en direct. Nous avons failli couper l'antenne. Nous ne l'avons pas fait parce que M. Boyard commençait à dire qu'il ne pouvait pas parler sur l'antenne et n'avait pas de liberté d'expression. En conscience, Franck Appietto a laissé filer le direct, alors que nous aurions pu le couper. Puis les mots sont montés. Jamais Cyril Hanouna n'aurait dû utiliser les mots qu'il a eus envers Louis Boyard, député et ancien collaborateur de l'émission produite par H20 Productions. Nous l'avons tous regretté, et Cyril Hanouna le premier.

Depuis lors, quels que soient les femmes ou les hommes politiques invités sur le plateau de M. Hanouna, qu'il s'agisse de Gérald Darmanin, d'Olivier Véran ou de Valérie Pécresse, il n'y a jamais eu de récidive. Cyril a bien compris et a pleinement conscience de la chose.

Pour nous, ces épreuves, lorsqu'elles aboutissent à une sanction, donnent lieu à une réunion, en conscience, avec le comité d'éthique, tout le service juridique et tous les responsables de la chaîne, pour faire en sorte que cela ne se renouvelle pas. L'Arcom fait un travail précieux dans ce domaine, même si elle nous regarde peut-être un peu trop à la loupe – je vois certaines séances de publicité clandestine sur d'autres chaînes, qui montrent par exemple pendant une heure et demie une actrice très connue portant un T-shirt siglé du nom d'une grande marque, sans aucune conséquence. Il y a deux poids deux mesures, mais je n'entrerai pas dans cette logique. Nous aurons l'occasion d'en reparler.

Toujours est-il que nous assumons et avons mis en place un service pour être plus précautionneux pour tous les programmes des trente-cinq chaînes que nous éditons.

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