Je pourrais vous parler longuement des mécanismes de financement des sociétés, et on pourrait aussi se demander pourquoi Spotify, qui a été créé il y a quinze ans et qui n'a jamais gagné d'argent, n'est pas en faillite.
Le groupe Canal+ est un ensemble, qui projette de s'introduire en Bourse. Nous avons été soutenus par notre maison mère, Vivendi, chaque fois que nous avons eu besoin de ressources, notamment pour les investissements que j'ai évoqués – M7, MultiChoice, la croissance externe, les droits de la Ligue des champions, qui coûtent relativement cher, etc. La question est de savoir si le groupe Canal+ a la capacité de financer des initiatives dont il pense qu'elles ont une importance pour lui. J'ai rappelé celle du gratuit dans le marché : il existe une convergence entre les acteurs du payant et ceux du gratuit et il est essentiel pour Canal+ d'avoir des chaînes gratuites et des activités de régie publicitaire dans son modèle.
Le groupe Canal+ réalise plus de 500 millions d'euros de profits, contre 250 millions en 2015. Cela nous permet de financer des initiatives dont nous pensons qu'elles produiront des effets positifs à l'avenir. Cela s'appelle être une entreprise. Quand on se lance dans un pays comme le Vietnam, où nous avons maintenant plus d'un million d'abonnés, on est déficitaire pendant un certain nombre d'années et puis, à un moment donné, si tout se passe bien, si on arrive à réaliser ses objectifs, on devient profitable et on peut réinvestir une partie dans les contenus. Comme l'a souligné Gérald-Brice Viret, c'est vertueux, il s'agit d'une logique de structuration de filière.