Cette question s'adresse à Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la santé et de la prévention, Les données de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale indiquent qu'en France un adulte sur quatre souffre d'un trouble de l'audition, ce qui représente près de 12 millions de nos concitoyens ; 7 millions d'entre eux sont affectés par divers degrés de surdité.
Cet enjeu de santé publique ne se limite pas à nos aînés. En effet, nos jeunes, de plus en plus exposés, risquent de devenir les prochaines grandes victimes de troubles auditifs, souvent à cause de l'usage intensif de casques audio et d'écouteurs, à des niveaux sonores nocifs.
La perte auditive, au-delà de la barrière de communication qu'elle instaure, est source d'isolement social, de stress, de dépression et peut accélérer la survenue de démence chez les personnes âgées. Tous ces effets démontrent qu'il est urgent et important d'agir.
Des progrès ont été réalisés, notamment avec le dispositif 100 % santé, mais il est impératif d'aller plus loin pour prévenir une future société de malentendants. Selon l'OMS, l'Organisation mondiale de la santé, plus de 60 % des cas de déficience auditive chez les jeunes pourraient être évités grâce à des mesures préventives adéquates.
L'inaction a un coût non seulement humain mais aussi économique. Le rapport mondial sur l'audition de l'OMS de 2020 montre clairement que les investissements dans les soins auditifs sont bénéfiques et rentables pour nos sociétés.
Alors que, le 14 mars prochain, se tiendra la Journée nationale de l'audition, je vous interpelle, face à ce constat, sur la nécessité d'une stratégie ambitieuse de prévention et de prise en charge des troubles auditifs. Quelle sera notre feuille de route pour intégrer pleinement la prévention et le soin des troubles auditifs dans notre politique de santé, un sujet qui concerne toutes les générations ?