Depuis le début du débat, il semble qu'une majorité se dégage pour affirmer le caractère de l'espace comme bien commun. Si l'on proclame ce bien commun, il faut se donner les moyens d'organiser son exploration par le travail collectif de tous les peuples du monde. Un tel moyen existe : c'est la Station spatiale internationale, où des astronautes habitent en continu depuis vingt-cinq ans.
L'amendement exige que l'Union européenne appuie le renouvellement de la Station spatiale internationale. Cette station publique a permis de nombreuses découvertes utiles à toute l'humanité, sans aucune limite. C'est là-bas qu'on a pu étudier la résistance des bactéries, la capacité des micro-organismes à survivre dans l'espace, le fonctionnement de la combustion le plus moderne ou encore la culture des cristaux ; autant d'applications utiles pour les médicaments, les GPS, et ainsi de suite.
Le soutien à la Station spatiale est d'autant plus impératif que l'autre solution, redoutable, est celle du New Space, c'est-à-dire la floraison d'entreprises privées qui soit récoltent des fonds publics – mais à quoi bon, dans ce cas, s'en remettre au privé ? –, soit n'existent que par la volonté plus ou moins désintéressée – plutôt moins que plus – de certains multimilliardaires.
Ces entreprises ont pour ambition de remplacer la Station spatiale internationale par des stations privées qui serviront à deux choses : premièrement, effectuer des expériences dont les résultats sont susceptibles d'être brevetés et mis sur le marché, empêchant une partie de l'humanité d'y avoir accès ; deuxièmement, permettre à une poignée de super-riches plus ou moins inspirés de faire du tourisme orbital aux frais du contribuable, en grande partie, et au détriment environnemental de tous. Conséquence de cette concurrence : le gaspillage, puisque deux projets parallèles de station privée sont déjà lancés. Tout cela est absurde, coûte cher à tout le monde et a des conséquences environnementales insoutenables. Nous ne sommes pas d'accord.
Le groupe La France insoumise considère que l'espace est un bien commun ; maintenons les outils qui lui permettent de l'être dans les faits.