Depuis de nombreux mois, les infirmiers libéraux expriment leur très grande souffrance face au manque de reconnaissance de leur travail et à l'absence de revalorisation de leurs missions. Comme nous, comme leurs patients, ils s'interrogent sur l'avenir de leur profession et sur leur place au sein de notre système de santé.
Présents sept jours sur sept et 365 jours par an au chevet des patients, sur l'ensemble du territoire national, ils sont souvent les seuls visages accessibles aux personnes en perte d'autonomie qui souhaitent rester chez elle. Ils garantissent également, à l'ensemble de la population, l'équité et l'accès à des soins de qualité, en tout temps, et même pendant les crises et les pandémies.
Aujourd'hui, ces professionnels sont épuisés. Leurs difficultés de trésorerie s'accumulent. La valorisation de leurs actes reste inchangée depuis quinze ans, ce qui a entraîné une perte de revenus d'environ 21 %. C'est inadmissible. Certes, l'indemnité de déplacement a été relevée en janvier dernier, mais seulement de 25 centimes par kilomètre : c'est ridicule. Par ailleurs, l'Assurance maladie a la possibilité de leur réclamer, par extrapolation, des indus sur la totalité de leur activité – et pas seulement sur les anomalies relevées lors des contrôles : c'est une aberration.
De surcroît, nous oublions souvent de reconnaître leur rôle dans la prévention et l'immense responsabilité qu'ils portent. L'humanisation de la prise en charge des personnes âgées à domicile, voulue par le Gouvernement, ne pourra pas s'effectuer sans une reconnaissance du métier des infirmiers.
Monsieur le ministre chargé de la santé et de la prévention, alors que j'ai interpellé vos prédécesseurs à plusieurs reprises, sans recevoir aucune réponse, j'espère aujourd'hui pouvoir en obtenir une de votre part. Quand allez-vous enfin prendre au sérieux le mal-être des infirmiers libéraux et reconnaître la pénibilité de cette profession ?