L'État s'est satisfait de lancer quatre plans Chlordécone successifs. Avant l'examen de cette proposition de loi, les gouvernements estimaient qu'ils étaient suffisants, remarquables ; à nos yeux, ils sont profondément insignifiants. Un premier plan, un deuxième plan, un troisième plan – où on a eu l'audace de proposer aux agriculteurs et aux pêcheurs de se reconvertir, comme si cela pouvait constituer une solution face à ce scandale ! –, un quatrième plan.
En réalité, on nous proposait d'attendre patiemment que les générations et les terres se renouvellent. Depuis quinze ans, aucun gouvernement, aucun ministre des outre-mer ou de la santé n'a estimé utile de soumettre un projet de loi complet et volontaire à la représentation nationale, afin d'indemniser, de soigner et de sauver nos compatriotes.
Plus de quatorze ans de planification ! On fait des plans, on multiplie les plans, on débat des plans et, finalement, on range les plans.
En tant qu'élu, Martiniquais, citoyen et tout simplement être humain, je n'accepte pas que la seule réponse de l'État face à ce crime d'empoisonnement – auquel il a pris part – enferme dans la souffrance mes sœurs, atteintes de cancer dès leur trentaine, d'endométriose, de fibromyalgie et d'infertilité et mes frères, plus sensibles que les autres hommes au cancer de la prostate.
J'exprime mon mécontentement et celui de beaucoup d'entre nous car vos choix ne sont pas à la hauteur du scandale !