L'année dernière, l'Assemblée nationale a lancé une commission d'enquête relative aux défaillances dans le mouvement sportif, au sein de laquelle nous avons travaillé de manière transpartisane. Nous avons mis en place un cadre qui a permis de lever le voile sur bien des injustices et des drames dans le milieu sportif français. L'écho de cette commission d'enquête a dépassé ces murs. Avec effarement, les Français ont suivi nombre de révélations de harcèlement, de violences et de violences sexuelles. J'ai partagé ce sentiment d'effroi en découvrant à quel point les bourreaux, notamment les bourreaux de victimes mineures, sont parfois protégés par une omerta dans les clubs sportifs, voire dans les fédérations sportives.
Je suis fière d'avoir participé à ces travaux. Les députés Démocrates tiennent à saluer l'étape franchie aujourd'hui. Nous remercions les élus du groupe Socialistes, en particulier la rapporteure Claudia Rouaux, d'avoir choisi d'utiliser leur niche pour débattre de la proposition de loi visant à renforcer la protection des mineurs et l'honorabilité dans le sport. Nous leur apportons notre soutien.
Ce texte a été bâti, travaillé et adopté dans un esprit de consensus au Sénat. Ici, il a été voté à l'unanimité et sans modification en commission. C'est avec un grand intérêt que les membres du groupe Démocrate ont participé à ce mouvement, dont nous vous invitons à reproduire l'exercice.
Ce texte est important. Comme je le disais, l'omerta a été le maître mot au cours des auditions que nous avons menées. La mise sous le radar, souvent de manière tacite, de faits graves de la part des membres d'un même club sportif ne peut plus durer ; elle est susceptible de permettre à un agresseur d'évoluer dans un autre club, à un autre échelon, dans le monde éducatif ou associatif. Le silence est une loyauté mal placée eu égard à ces comportements inacceptables, qu'on ne veut plus voir. Il permet aux violences, notamment sexuelles, de prospérer. À cet égard, il convient de souligner que le rôle important que peut jouer le sport dans la construction personnelle d'une jeune personne rend ces dérives encore pires.
La proposition de loi contribuera donc à mieux prévenir les drames et à protéger davantage les mineurs. Elle étend le contrôle d'honorabilité aux encadrants sportifs, afin de mieux repérer et d'écarter les comportements douteux.