Catherine Moyon de Baecque, Angélique Cauchy, Sarah Abitbol – dont je salue la présence –, Emma Oudiou, Patrick Roux et tant d'autres ; tant ont parlé et tant n'ont pas pu ! Ce texte est pour celles et ceux qui ont eu le courage de raconter leur histoire, leurs blessures, leurs plaies béantes, mais aussi pour celles et ceux qui n'arriveront jamais à prendre la parole.
Confier son enfant à un adulte – un professeur, un entraîneur ou un animateur – est un acte de confiance. C'est confier à un autre la responsabilité du bien-être, de la santé et de la sécurité de l'enfant. C'est avoir confiance en la société et en l'État. Pourtant, alors qu'un enfant sur sept est victime de violence dans le cadre de sa pratique sportive, après toutes les affaires révélées dans les milieux du judo, du patinage, de l'équitation et jusqu'aux échecs, qu'a fait la puissance publique ? Elle a attendu, pantoise ou même paralysée face aux victimes et aux familles. Elle a attendu quinze ans – oui, quinze ans – pour contrôler les antécédents judiciaires des millions de bénévoles. Au moment où ont débuté les travaux de la commission d'enquête, 1 million de bénévoles n'avaient toujours pas fait l'objet d'un contrôle d'honorabilité. La puissance publique a contrôlé 80 000 Fijais et 70 000 B2, ce qui représente moins de la moitié des 200 000 éducateurs sportifs. Dans bien des cas, elle ne s'est pas montrée à la hauteur ; comme nous le disait Mme la ministre des sports lors de son audition, nous avons trop attendu.
Je souhaite remercier toutes celles et tous ceux qui, par leurs paroles, par leurs actes ou par leurs travaux, manifestent l'exigence de ne plus attendre. Je remercie les sénateurs Sébastien Pla et Jean-Jacques Lozach, respectivement auteur et rapporteur du texte au Sénat. Parce que nous sommes pour le sport et pour l'émancipation formidable qu'il permet, nous voterons pour la proposition de loi. Je tiens à remercier une nouvelle fois Mme la rapporteure pour son travail en faveur des enfants, de leurs familles et de toutes les victimes. Nous poursuivrons dans cette voie : ce texte n'est que la première étape des suites données aux travaux de la commission d'enquête.