Je souhaite vous interroger sur les suites données par le Gouvernement à la proposition 14 du rapport de la commission d'enquête qui appelle à « lancer un nouvel inventaire minier sur le sol français, accélérer l'identification des importations critiques et la création de filières de transformation et de recyclage de terres rares ».
La commission d'enquête pointe du doigt notre dépendance à certains matériaux indispensables aujourd'hui. Le sujet de l'extraction minière fait partie intégrante de la souveraineté industrielle et énergétique que nous devons retrouver. De l'extraction des matériaux à l'exploitation de l'énergie en passant par la production, la France doit maîtriser de bout en bout la chaîne énergétique. La question de l'extraction doit donc être prise en compte de manière sérieuse.
En septembre dernier, le Président de la République lui-même annonçait le lancement d'un grand inventaire des ressources minières. Selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), notre sol national contiendrait des ressources en nickel, cobalt, magnésium, cuivre et en terres rares. Le dernier inventaire en date a été réalisé dans les années soixante-dix et quatre-vingt avec des moyens différents de ceux d'aujourd'hui. Nos connaissances des sols en grande profondeur restent donc limitées.
L'enjeu est de taille : connaître ses capacités et savoir les exploiter constituent des paramètres essentiels à l'établissement d'une réelle souveraineté industrielle et énergétique. Cependant, l'inventaire semble demander du temps : de la prospective à l'exploitation d'une mine, le BRGM évoque un délai nécessaire de quinze ans.
En conséquence, je m'interroge sur la stratégie du Gouvernement concernant cette proposition. Quelles sont les prochaines étapes en vue de la réalisation de ce nécessaire inventaire de nos ressources minières ? Compte tenu des délais requis avant l'ouverture de mines et de l'absence de certains matériaux dans notre sous-sol, comment le Gouvernement assure-t-il, dans un monde en ébullition, la sécurisation de notre approvisionnement et l'identification des importations critiques ?