Monsieur le ministre, vous regrettiez, à juste titre d'ailleurs, que l'on ne parle pas de planification écologique et énergétique. C'est le moment de nous y mettre ! Le sujet est d'autant plus grave que, dans notre pays, notre taux d'indépendance énergétique, c'est-à-dire notre capacité à satisfaire de manière autonome nos besoins énergétiques, est de 25 % – et encore, je suis optimiste car, si l'on en croit M. Pascal Colombani, ancien administrateur général du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), il ne dépasserait pas 12 % ! Ne pinaillons pas : nous sommes tous d'accord pour reconnaître que les énergies renouvelables sont la source la plus autonome énergétiquement et la meilleure garante de la souveraineté nationale. Personne ne serait en effet capable de la couper, une fois qu'elle est branchée !
Et pourtant, la France prend un retard considérable. On installe 2 gigawattheures d'énergie renouvelable par an alors que l'Allemagne, dont le mix énergétique ne fait pas rêver pour autant, en installe 6 ou 7. Pourquoi un tel retard et quels moyens nous donnons-nous pour le rattraper ?
Par ailleurs, et cela est peut-être plus grave encore, en application des nouvelles règles budgétaires européennes évoquées par mon collègue Laurent Alexandre, le Gouvernement a effectué une série de coupes sauvages dans les budgets de la nation ; elles auront notamment des répercussions sur la production énergétique française dans son ensemble.
Sur les 10 milliards d'euros supprimés, vous avez réduit de 1,3 milliard les crédits du programme Énergie, climat et après-mines, ce qui affecte à la fois MaPrimeRénov – les Français n'auront qu'à habiter dans des passoires thermiques et énergétiques –, la prime à la conversion des véhicules – ils n'auront qu'à consommer plus d'essence –, les études sur l'installation de l'éolien en mer, et j'en passe. S'y ajoutent 200 millions d'euros sabrés dans le programme Service public de l'énergie – cogénération au gaz naturel, efficacité énergétique : hop, on coupe !