Je parle bien d'une filière, dirigée par une entreprise de taille et de réputation internationale, EDF, qui permettra à la France d'être à la fois un leader dans l'innovation, le développement, la production et qui nous permettra d'atteindre la souveraineté énergétique dans les trente à quarante prochaines années.
Votre commission d'enquête a permis de se projeter dans l'avenir : plus de la moitié des mesures sont réalisées. J'en citerai deux, qui me sont chères en tant que ministre de l'industrie : l'accélération de la décarbonation des sites industriels et le lancement d'un inventaire minier, qui nous permettra d'éviter de passer d'une dépendance à une autre. Bref, cette commission d'enquête a été très utile pour nous aider à dessiner notre feuille de route.
Notre besoin, dans les années futures, est très clair depuis maintenant deux ans, presque jour pour jour, lorsque le Président de la République l'avait évoqué dans son discours de Belfort : il repose sur quatre piliers tout aussi importants les uns que les autres : deux concernent la consommation – sobriété et efficacité énergétique – et deux la production décarbonée – les énergies renouvelables et le nucléaire.
Nous pouvons désormais nous projeter sur la suite et lancer de manière concrète, dès maintenant, les chantiers de long terme. Les besoins sont énormes : à l'horizon de 2050, il faudra produire au moins 170 térawattheures supplémentaires par rapport à aujourd'hui, c'est-à-dire l'équivalent de la production de quatorze EPR. Concrètement, continuer de produire de l'acier en France ne pourra se faire que s'il s'agit d'acier vert. Or cette seule production nécessite 7 térawattheures. Électrifier le parc automobile, qui totalise 35 millions de véhicules, requiert 100 térawattheures, soit l'équivalent de la consommation de deux grandes régions françaises : Provence-Alpes-Côte d'Azur et Auvergne-Rhône-Alpes.