Le montant des factures énergétiques explose ; nous avons risqué des pénuries d'électricité. Près des deux tiers des Français déclarent avoir déjà renoncé à se chauffer, les faillites d'entreprises se multiplient, les communes éteignent leur éclairage public. En Macronie, la sobriété énergétique est devenue la norme : une situation digne d'un pays du tiers-monde, alors qu'il y a trois décennies la France, véritable paradis énergétique, bénéficiait d'une ressource abondante, d'un réseau de qualité, de prix parmi les plus bas d'Europe, que son indépendance assurait sa grandeur et le bonheur de nos compatriotes. Que s'est-il donc passé ? Les conclusions du rapport de la commission d'enquête sont claires : monsieur le ministre, vous avez échoué. Ce n'est pas seulement la guerre en Ukraine qui a mis fin à notre souveraineté énergétique, mais les choix de décideurs politiques qui à la rationalité, à la rigueur scientifique, ont préféré l'amateurisme, l'aveuglement idéologique et le clientélisme électoral.
Depuis près de trente ans, vous sacrifiez l'intérêt de la France à trois dogmes. Le premier est la fin de la souveraineté nationale – vous bradez à des étrangers des entreprises stratégiques comme Alstom, vous échouez à défendre nos intérêts, comme le montre la réforme du marché européen de l'énergie. Le deuxième, la concurrence libre et non faussée, chère à la Commission européenne, vous a amenés, par la libéralisation du marché de l'énergie et la création de l'Arenh, à torpiller EDF au profit d'une fausse concurrence qui a fait exploser les prix. Au nom du troisième, une écologie punitive, politique, déconnectée des réalités scientifiques, vous avez immolé la filière nucléaire française sur l'autel d'énergies intermittentes inefficaces, plus chères et produites hors de France ! Les projets Superphénix et Astrid ont ainsi été abandonnés, l'arrêt de quatorze réacteurs d'ici à 2035 planifié, la centrale de Fessenheim fermée.