« Il est venu le temps d'agir », clamait à l'instant le président de la commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique, notre collègue Raphaël Schellenberger. Grâce à lui, nous avons mené l'année dernière des travaux transpartisans faits d'écoute et de rigueur, qui nous ont permis de poser un regard lucide sur cette question vitale et cruciale qu'est l'énergie, sans laquelle « il n'y aurait pas de villes », pour reprendre la formule lapidaire et saisissante de Jean-Marc Jancovici.
Pendant six mois et cent cinquante heures d'auditions, nous avons écouté près d'une centaine de responsables et des décideurs politiques – d'anciens présidents de la République, d'anciens Premier ministres, les ministres et anciens ministres concernés et leurs conseillers –, mais aussi des syndicats, des dirigeants d'entreprise, des représentants de l'État, des instituts ou des agences internationales.
Nous avons entendu des erreurs, et parfois – disons-le – des horreurs. « Le président d'EDF n'avait qu'à me dire qu'il avait un problème avec ses barrages », a dit l'une des anciennes ministres chargées de l'écologie. « Nous avons clairement, toujours et sans cesse sous-investi dans les énergies renouvelables thermiques », a affirmé une autre ministre. « Il n'y a pas eu, il n'y a jamais eu d'étude d'impact de la loi relative à la transition énergétique de 2015, ni sur la fermeture d'un certain nombre de réacteurs nucléaires », a admis la quasi-totalité de la classe politique alors aux responsabilités.