Atos, grande entreprise de services du numérique, fleuron industriel français jouant un rôle stratégique pour notre dissuasion nucléaire, est en danger de disparition. Plusieurs ministères, EDF et le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) sont clients d'Atos. Atos est le seul fabricant européen de logiciels de calcul haute performance (HPC), qui sont indispensables au développement de l'intelligence artificielle.
Le 8 novembre dernier, vous assuriez, monsieur le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, veiller « avec fermeté » à garder la branche stratégique d'Atos sous contrôle français. Vous affirmiez même : « Ma responsabilité […] est de protéger les technologies les plus sensibles. […] Elles resteront françaises. »
Toutefois, après cette belle déclaration, silence radio de votre part, jusqu'au 5 février, quand vous avez déclaré dans Les Échos : « Nous ne laisserons pas tomber les activités industrielles d'Atos. »
Depuis, un événement majeur est survenu : le tribunal de Nanterre a nommé un mandataire afin d'encadrer les discussions d'Atos avec ses banques en vue de parvenir à un plan de refinancement de sa dette. Il y a trois ans, l'action de cette entreprise valait 100 euros, tandis qu'elle en vaut actuellement moins de 3. En 2019, M. Thierry Breton quittait la présidence d'Atos pour devenir, sur désignation du président Macron, commissaire européen. Il vendait alors ses actions Atos, empochant 40 millions d'euros.