S'agissant de la PLOAA, nous avons tenu des débats avec les administrations régionales, la région et la profession agricole, au cours desquels nous avons exprimé plusieurs souhaits. Certains d'entre eux se retrouveront dans le projet de loi qui sera bientôt présenté.
L'accompagnement des filières est un sujet majeur. Dans ma région, l'une d'elle me préoccupe particulièrement : la viticulture du sud de la vallée du Rhône. Il nous faut élaborer, avec l'État et la région, des plans de filière communs pour réorienter les agriculteurs.
Les aides publiques, c'est bien, mais ce ne sont parfois qu'un emplâtre sur une jambe de bois, et nous faut travailler sur les sujets de fond pour trouver des solutions aux producteurs. Ainsi, les producteurs de lavande ont perdu leurs débouchés et doivent être réorientés ; trouver des solutions, c'est le travail de la chambre d'agriculture. Mais certains marchés ne sont pas faciles à intégrer ; de plus, après la production viennent la transformation et tout ce qui se fait en aval, qui ne s'invente pas en un jour ; enfin, les producteurs sont toujours en concurrence.
En travaillant avec la région, au moins peut-on avoir une vision à moyen terme. Reste que l'accompagnement des viticulteurs est délicat : allez leur dire qu'ils doivent arracher toutes leurs vignes ! On essaye de le leur faire comprendre, mais tous ne veulent pas l'entendre car, derrière les vignes, il y a souvent une histoire familiale. Mais on le sait, l'agriculture d'aujourd'hui ne sera pas celle de demain.
Et puis, il y aura de nouvelles productions dans le sud de ma région en raison du changement climatique qui nous frappe de plein fouet. Ce sera à nous de trouver des solutions avec les agriculteurs, car les propositions des chambres d'agriculture dont ces derniers ne voudraient pas ne serviraient à rien. Si demain nous ne travaillons pas tous ensemble, y compris avec nos collectivités, sur tous les sujets, on sera tous perdants.