Le bon sens paysan implique de coller à l'actualité, au territoire, au terrain : voilà ce que nous voulons et ce que nous faisons avec la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Vous parliez de la transposition à outrance des normes et vous aviez raison : c'est ce qui nous dérange parce que c'est en train de tuer nos paysans. Lorsqu'ils se sont révoltés, il y a deux ou trois semaines, c'était certes pour des problèmes de revenu, mais surtout à cause de ces normes que l'on définit à Bruxelles ou à Paris et que l'on fait appliquer de Marseille jusqu'à Lille. Or, comme l'a dit le président Chesnais-Girard, nous ne sommes pas tous dans la même situation ! C'est pourquoi nous sommes en faveur de la décentralisation : nous voudrions même aller un peu plus loin et que, sans aller jusqu'au niveau cantonal, on descende au moins au niveau des territoires.
Prenons la gestion de l'eau : les différences entre territoires sont flagrantes. Il faut prendre en compte le cadre économique – l'eau est une ressource qui doit être partagée, elle n'est réservée ni aux agriculteurs, ni aux industriels, ni aux collectivités. Nous devons construire des projets de territoire globaux, à l'échelle d'un versant ou d'une vallée. Nous n'y arriverons pas en prenant les décisions à Paris ou à Lyon : il faut redescendre au niveau des territoires. Il existe en effet parfois deux ou trois territoires spécifiques dans un département. C'est pourquoi je vous ai demandé que nous puissions travailler avec les préfets et qu'ils puissent adapter la réglementation nationale au cadre local.