Intervention de Loïg Chesnais-Girard

Séance en hémicycle du lundi 26 février 2024 à 21h30
Décentralisation des politiques publiques agricoles

Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne et de la commission Agriculture de Régions de France :

Vous avez raison, nous faisons face à une administration à mémoire de forme. Quand un ministre prend une décision qui vexe une partie de son administration, le ministre suivant se retrouve avec des propositions allant en sens inverse – les Maec en sont un bon exemple.

Pourtant, personne n'y gagne, ni le ministre, ni les territoires, ni les agriculteurs. Bien entendu, une vision nationale est indispensable pour soutenir notre ambition d'atteindre la souveraineté alimentaire. C'est un élément clé, sur lequel s'accordent beaucoup d'acteurs.

Mais il faut considérer les différentes agricultures françaises et cela ne peut se faire qu'à l'échelle de territoires plus petits. Or, les régions sont la maille choisie par le législateur pour décliner les politiques publiques en la matière, en prenant en compte nos agricultures, nos traditions, nos terroirs, nos conditions de sol et de climat, et nos manières de faire.

Pourquoi les Maec fonctionnent-elles dans certaines régions et pas dans d'autres ? Pourquoi certains plans d'accompagnement, issus d'un partenariat fort entre régions et chambres d'agriculture, fonctionnent-ils dans certains territoires, et moins dans d'autres ? Pourquoi sait-on s'ouvrir à différents réseaux dans certaines régions, là où, dans d'autres, on est sur des réseaux exclusifs ? C'est le fruit de l'histoire de chaque territoire. Paris ne peut pas arguer de la simplification pour déployer un fonctionnement unique sur tout le territoire puisque, ensuite, on installe pleins de filtres pour s'adapter à chacun des territoires.

Quand, pour répondre aux agriculteurs, à des calamités ou à des situations particulières, on met en place des appels à projets divers et variés, on introduit de la complexité dans le système, car ces appels à projets ne tiennent pas compte des politiques publiques régionales, souvent négociées avec les chambres et les partenaires syndicaux des territoires. Il serait donc plus pertinent de prévoir des enveloppes nationales et une contractualisation avec les territoires, afin de mieux s'adapter aux situations locales.

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