Aujourd'hui, l'éducation est la clé de tout. Or notre plus grande difficulté est d'avoir des produits qui soient adaptés systématiquement à chaque territoire et d'avoir des outils de financement qui nous permettent de les déployer et de les développer. Nous avons vraiment besoin d'outils de financement pérennes qui soient pluriannuels et qui nous permettent d'avancer sur ces points.
La protection pour nous, c'est notre capacité d'intervention. C'est également notre capacité d'intervention sur toutes les crises naturelles. Pour cela, nous avons nos plateformes d'intervention régionales qui sont positionnées sur les trois océans. Ce sont des stocks de matériel qui sont positionnés et qui nous permettent d'intervenir aussi bien au niveau international que national. C'est extrêmement coûteux mais ce sont bien souvent les seuls moyens d'intervention à proximité des territoires.
Ce sont des moyens qui ont été payés par la Croix-Rouge française, pour lesquels nous ne bénéficions d'aucun soutien financier. Les trois ouragans qui sont passés sur l'arc antillais nous ont prouvé qu'ils étaient indispensables. Pour rendre résilients les territoires ultramarins, il faut leur donner des capacités d'intervention et de protection en prépositionnant du matériel en conséquence.
Ce sera encore plus nécessaire à l'avenir si un séisme devait se produire. Sans matériel sur place, ce sera extrêmement compliqué de répondre à l'urgence de la population.
À Saint-Martin lors du cyclone Irma, il y a trois jours de tranquillité avant un deuxième cyclone annoncé. Pendant cette période, si rien n'a été mis en place, des pillages sont observés comme à Saint-Martin.
Nous aurions donc vraiment besoin d'un coordinateur au niveau de l'État, un coordinateur de politique en matière de gestion des risques catastrophe, en matière de prévention. C'est extrêmement important. Après Irma, nous avons pu obtenir un coordinateur interministériel sur les risques naturels. Nous avons besoin de ce coordinateur pour pouvoir mener cette politique dans les territoires d'outre-mer pour leur permettre d'être plus résilients.
Nous savons aussi à quel point il est important d'intervenir en pluridisciplinaire dans les outre-mer. Tout est lié, tout est imbriqué. Lors d'une catastrophe, même si le préfet y assure une coordination plutôt correcte, nous aurions besoin d'une telle coordination à l'échelon national, une coordination globale qui gère et qui prépare à la crise au quotidien.
Des plans de secours existent et fonctionnent très bien mais il n'y a rien sur le soutien aux populations, que ce soit dans les territoires ultramarins ou dans l'Hexagone. Les maires se retrouvent seuls avec leur plan communal de sauvegarde (lorsqu'il existe) et dans un certain nombre de petites communes, ils ne disposent pas du personnel pour le mettre en place.
Il y a un besoin de moyens et de coordination pour employer tous ces moyens qui peuvent être mis en œuvre par les différents acteurs. C'est très important à nos yeux.
Il faut aussi travailler sur les personnes les plus précaires qui n'ont pas accès à l'information. Les personnes hyper précaires n'ont pas de téléphone et pourtant il faut pouvoir les alerter et les informer. Ce sont aussi des missions qu'il ne faut pas oublier et qu'il faut prendre en compte.
Ce sont des points importants. Nous avons besoin de financements pour pouvoir fonctionner et de facilités pour favoriser le bénévolat et les liens avec tous les acteurs sur place.