Monsieur Darmanin, Mayotte agonise ; Mayotte pleure Mohamadi Assinani, poignardé en plein cœur, cette nuit, à Tsingoni – un père de famille, énième victime de la violence aveugle qui ravage notre île. Mayotte réclame à cor et à cri la sécurité, le droit de vivre.
L'article 2 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que les « droits naturels et imprescriptibles de l'homme […] sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression ». Qui se soucie de notre sûreté ? Nous, vos concitoyens, risquons notre vie en allant faire nos courses, en nous rendant au travail ou à l'hôpital. Nous sommes prisonniers chez nous ; nos enfants vont à l'école sous la protection de la gendarmerie, quand les cours ne sont pas, comme aujourd'hui, annulés en raison des émeutes.