Intervention de Lionel Tivoli

Séance en hémicycle du mardi 13 février 2024 à 9h00
Questions orales sans débat — Stations de sports d'hiver

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLionel Tivoli :

Pour certains de nos compatriotes, les vacances d'hiver ont déjà débuté. Depuis avant-hier et au cours des quatre prochaines semaines, des dizaines de milliers de Français partiront en vacances dans les stations de sports d'hiver. Pourtant, un problème de taille se présente à eux : le manque d'enneigement, dont souffrent beaucoup de nos massifs. En effet, en ce 13 février, nombre de nos reliefs, de nos plateaux, de nos aiguilles, de nos cimes, de nos crêtes, de nos sommets ne sont pas recouverts de neige.

Au-delà de la conséquence écologique en matière de pénurie d'eau que le phénomène emportera dans les mois à venir, s'ajoute une conséquence sociale et économique directe, tout aussi importante pour nos territoires et nos villages, qui dépendent de l'attractivité économique des stations de sports d'hiver.

Dans la deuxième circonscription des Alpes-Maritimes comme ailleurs, depuis maintenant plusieurs années, les ravages du changement climatique ont considérablement transformé les massifs. De nombreuses stations de basse et de moyenne montagne se trouvent en grande difficulté, en raison d'un déficit récurrent d'enneigement. Malgré les investissements consentis par les pouvoirs publics en matière d'enneigement artificiel ou afin de diversifier les activités de haute montagne, nombreuses sont les stations à avoir déjà fait le choix de mettre la clé sous la porte, afin de limiter les frais.

Au sein du parc naturel des Préalpes d'Azur, la station autrefois appelée Gréolières-les-Neiges et celle de l'Audibergue ne bénéficient plus que d'un enneigement artificiel. À la veille des vacances d'hiver, il pleuvait encore jusqu'à 1 500 mètres d'altitude. Et symbole du renoncement, la station de Gréolières-les-Neiges, située à 1 400 mètres d'altitude, vient d'être renommée « Gréolières 1400 » – dénomination ô combien symbolique et révélatrice du changement de climat.

Cette situation, que l'on ne pensait pas connaître avant 2050, est désormais celle à laquelle nous devons faire face. Bientôt, même les plus hautes cimes du Mercantour ne seront plus assez enneigées pour accueillir des stations de sports d'hiver. La fermeture de certaines d'entre elles semble donc inévitable si des reconversions ne sont pas entreprises dès à présent. Le cas échéant, les conséquences économiques seront abyssales pour les vallées et les villages concernés. Les commerces de proximité, les locations touristiques et toutes sortes d'activités disparaîtraient peu à peu. Nous assisterions à un nouvel exode rural qui plongerait nos villages dans l'oubli.

Pas plus que moi, vous ne souhaitez voir nos territoires tomber dans l'abandon ou l'oubli. Il y a urgence à voir des solutions émerger. Ainsi, que comptez-vous faire pour sauvegarder nos territoires d'une faillite économique et d'un exode sans précédent ? Comment comptez-vous développer une attractivité culturelle et touristique alors que la pratique du ski est vouée à disparaître dans plusieurs massifs dans les années à venir ? Prévoyez-vous d'engager un plan massif, en concertation avec les pouvoirs publics locaux, pour contrecarrer ce phénomène ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion