« Si je suis un symbole de quelque chose, c'est de la volonté d'avancer », avez-vous déclaré vendredi. Vous êtes plutôt celui d'un autre monde, bien loin du quotidien des professeurs et des élèves de l'école publique. J'ai enseigné vingt-cinq ans en lycée professionnel, où les catégories socioprofessionnelles des familles étaient très éloignées de celles du 6e arrondissement. Mon travail et celui de mes collègues n'étaient pas aussi prestigieux que les fonctions que vous avez occupées, mais peut-être pas moins utile ou fatigant. Il était, en tout cas, beaucoup moins rémunérateur : je gagnais par an 26 fois moins que vous à la Fédération française de tennis et 72 fois moins que vous chez Carrefour. Je vous rassure, je n'ai jamais fait perdre de « paquet d'heures » aux élèves qui m'étaient confiés et n'ai croisé que des collègues riches de leur passion, qui n'étaient pas reconnus ou récompensés à la hauteur de leur engagement.
Alors que tout crédit semble irrémédiablement perdu, comment pourrions-nous croire en votre ambition pour l'éducation nationale et ses personnels ?