Une crise des vocations frappe cruellement notre pays, et concerne plus spécifiquement le recrutement des enseignants. Le nombre des candidats aux concours connaît une baisse très inquiétante, qui tend à s'aggraver d'année en année. Ils sont parfois moins nombreux que les postes à pourvoir. Les proportions sont alarmantes, qu'il s'agisse du concours de recrutement des professeurs des écoles (CRPE) ou des concours du second degré – certains certificats d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (Capes) sont en déshérence. Tout aussi préoccupant, le nombre des démissions aurait triplé entre 2013 et 2018.
Plusieurs facteurs matériels et symboliques peuvent expliquer cette désaffection. Le premier est le faible niveau de rémunération au regard des diplômes exigés. Douze années de gel quasi-complet ont figé le salaire du premier échelon des certifiés. Ensuite, les difficultés du métier ne sont pas assez reconnues, les conditions de travail se sont dégradées, les réformes ont bureaucratisé le métier et lui ont fait perdre son sens. Le déficit de considération est fortement ressenti. Enfin, la formation des enseignants est pointée du doigt, perçue comme trop prescriptive et en décalage avec la réalité.
Quelle politique salariale et sociale comptez-vous appliquer pour résorber le déficit d'enseignants, en redonnant envie aux étudiants d'exercer ce qu'on appelait communément le plus beau métier du monde ? Pensez-vous que la formation initiale prépare correctement les jeunes professeurs ?