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Intervention de Léo Walter

Réunion du mardi 6 février 2024 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLéo Walter :

Je vous parlerai d'une femme engagée, injustement attaquée sur ses valeurs et son sens du service public. L'argent n'a jamais été son moteur ; elle s'investit par passion. Chaque jour, elle agit, pour faire réussir tous les élèves, au service de l'éducation nationale. Elle est heureuse quand les enfants, formés avec exigence à la maîtrise des savoirs fondamentaux, sont épanouis, qu'ils ont des amis, qu'ils sont bien, qu'ils se sentent en sécurité et en confiance. Quand elle rapporte sa rémunération au volume d'heures qu'elle « s'enfourne » chaque semaine, en travaillant souvent le week-end et même pendant les deux petits mois d'été, elle trouve qu'elle n'est pas bien payée. Mais elle sait qu'elle remplit une mission fondamentale ; passionnée par ses responsabilités, elle s'y consacre entièrement. Cette femme est professeure, ou AESH, ou assistante d'éducation, ou conseillère principale d'éducation (CPE). Elle croit en l'école publique, l'école de la République, mais voilà : la réalité lui donne tort. Elle a beau avoir l'amour du travail bien fait et le goût de l'effort, contrairement aux étiquettes que beaucoup voudraient lui coller, elle a beau avoir bien du mérite, elle est fatiguée. Blessée par le discrédit que vous avez jeté sur l'école publique, ulcérée par le séparatisme scolaire et les privilèges que les épisodes des derniers jours ont révélés, inquiète de la dégradation supplémentaire que le « choc des savoirs » de Gabriel Attal infligera au service public d'éducation, elle a fait grève jeudi dernier et aujourd'hui. Après dix, vingt ou trente ans d'exercice de ce métier qu'elle adore mais qu'elle ne reconnaît plus, elle songe, elle, à démissionner. Elle nous écoute, madame la ministre : qu'avez-vous à lui dire ?

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