Nous vous accueillons, madame, en tant que nouvelle ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse, des sports et des Jeux olympiques et paralympiques. Il s'agit pour vous d'un très grand ministère, dont l'intitulé a suscité beaucoup de commentaires. Si votre bilan dans le domaine du sport mérite des éloges particuliers en cette année olympique, un autre grand défi se profile devant vous : l'éducation de notre jeunesse – « la mère des batailles », selon les mots du Premier ministre. C'est sur le bilan de cette action qu'il faudra vous juger.
Vous êtes rompue à la devise olympique. Êtes-vous disposée à l'appliquer à l'éducation nationale ? « Plus vite » : il est urgent de rendre à l'école sa place centrale. Votre prédécesseur a déjà amorcé une trajectoire, avec pour jalons l'autorité du professeur, le respect de l'institution et le renforcement des savoirs fondamentaux. Confirmez-vous que tous les acteurs partagent ces objectifs et que les mesures pour les atteindre sont déjà appliquées ? Il faudra également aller « plus haut » – parce que nous étions tombés très bas –, en continuant à faire progresser le budget de votre ministère. La rémunération des enseignants, des AESH et de tous les autres acteurs de l'éducation a déjà connu une hausse sans précédent. Pourriez-vous dresser un bilan des augmentations liées au déploiement du pacte enseignant, qui n'a pas toujours été accueilli favorablement sur le terrain ? Nous devons agir « plus fort », car nous avons souvent fait preuve de faiblesse. L'école doit participer à réaffirmer les valeurs de la République, en particulier la laïcité. Comment ferez-vous pour que l'école demeure une forteresse imprenable et apprenne à nos enfants comment devenir des citoyens éclairés et engagés ? Pouvez-vous nous en dire plus concernant le déploiement des cours de théâtre, l'expérimentation de la tenue unique et la lecture des grands textes ? La nouvelle devise olympique se termine par le mot « ensemble » : quelle politique comptez-vous mener pour les territoires les plus fragiles, notamment ruraux ? En effet, la baisse démographique entraîne toujours un risque de suppression de postes ou de fermeture d'écoles.