Vous défendez la valeur travail, nous défendons la valeur du travail. Nous voulons la reconnaissance de l'utilité sociale comme mesure de la valeur du travail dans l'emploi et hors de l'emploi. Nous voulons la reconnaissance du travail gratuit, et nous considérons que l'heure est venue d'une radicale reconsidération morale et économique des métiers du soin et du lien ainsi que de l'avènement d'un modèle économique fondé sur la production de l'humanité par l'humain. Au seuil de grandes mutations démographiques et face au défi du grand âge, au cœur d'une révolution numérique et de l'intelligence artificielle, qui n'a donné à voir qu'une part d'elle-même et qui bouleversera nos organisations du travail, plus que jamais, nous avons besoin des infirmières, des aides à domicile, des auxiliaires de vie, des assistants d'éducation, des aides-soignantes. Laissons aux machines le travail de machine et rendons aux humains le travail humain.
Qu'est-ce qui fait la valeur ? Ce dont nous ne pouvons pas nous passer. En définitive, nous souhaitons bâtir un modèle économique pour le XXI
Ces métiers essentiels sont au cœur des problématiques de genre et des logiques de ségrégation. Voilà les combats jamais achevés qui doivent être les nôtres ! Les femmes et les travailleurs étrangers y sont sur-représentés, victimes de bas salaires, de temps partiels subis et du travail fragmenté qui alimentent la pauvreté laborieuse. Vous avez annoncé que les personnels d'entretien de l'administration qui le souhaitent pourraient travailler aux horaires de bureau – fort bien ! Pourtant, l'essentiel de ces personnels est employé par des prestataires privés, car vous trouvez là matière à réaliser des économies.