En ce qui concerne l'emploi, nous avons réussi à atteindre le taux de chômage le plus bas depuis quarante ans grâce aux réformes lancées en 2017, ce dont nous nous réjouissons. Néanmoins, nous ne pouvons pas nous résoudre à ce que plus de 7 % de la population active y soit condamnée. Certains retrouveront un emploi rapidement ou lanceront leur propre activité, mais d'autres sont au chômage depuis longtemps et courent le risque de s'y enfermer. Pour ceux-là, notre volonté est double : il faut simplifier les règles d'employabilité et d'assurance chômage pour atténuer les craintes de potentiels employeurs, tout en continuant à les former davantage pour leur permettre de trouver demain un emploi qui leur correspondra.
La formation ne sert pas qu'à prévenir le chômage de longue durée ; elle est aussi un enjeu de pouvoir d'achat. Le reste à vivre de ceux qui travaillent est souvent insuffisant au regard des efforts engagés. Notre objectif est simple : il faut faire en sorte que le travail paie mieux, d'où le nécessaire inventaire des prélèvements sur le travail, mais pas seulement ! Nous devons aussi continuer de développer notre économie, pour assurer la richesse de demain. Je l'ai dit tout à l'heure, notre richesse repose sur un système solidaire qui ne laisse personne au bord de la route, et qui doit s'exercer tout particulièrement au bénéfice des familles et des enfants.
Nous ne sommes pas suffisamment ambitieux en matière de politique familiale. En effet, les congés parentaux ne sont pas toujours adaptés. Ils sont trop longs pour certains, en particulier pour certaines, qui s'éloignent de l'emploi et subissent les conséquences dramatiques de cet éloignement dans leur carrière ; trop courts pour d'autres, qui ne partagent pas suffisamment les bouleversements liés à l'arrivée d'un enfant avec leur conjoint. Les modes de garde doivent également être développés en laissant la liberté aux parents de s'organiser comme ils l'entendent.
De même, l'accompagnement financier de la société doit être revu et élargi à l'ensemble des familles. Une attention particulière en matière de revenu, de logement et d'alimentation doit être apportée aux familles monoparentales, aujourd'hui les plus concernées par la précarité. Ces femmes – car ce sont principalement des femmes – et ces enfants ont besoin que nous nous engagions davantage en leur faveur. J'espère, monsieur le Premier ministre, que votre gouvernement proposera prochainement des mesures spécifiques à leur intention.
Enfin, tout cela ne sera possible qu'avec des finances publiques saines. La capacité de réformer dépend avant tout de la crédibilité de l'État, notamment de ses finances publiques. Ainsi, nous ne pourrons répondre efficacement à l'enjeu de la dette climatique sans nous attaquer à celui de la dette publique tant l'investissement environnemental est important. Pour le groupe Démocrate, la dette n'est pas forcément une mauvaise chose si elle est productive à long terme. La dette inutile d'aujourd'hui, celle que nous laissons filer pour nos dépenses quotidiennes de fonctionnement, est la dette que nous ne pourrons pas lever demain pour financer les investissements nécessaires.
Voilà, en quelques mots, mesdames et messieurs de l'opposition, tout ce sur quoi nous pourrions travailler ensemble si vous acceptiez le principe du débat démocratique avant de penser à vous opposer. Votre posture est telle qu'avant même que ce nouveau gouvernement commence à travailler, vous voulez le sanctionner.