Je me réjouis une nouvelle fois, comme en commission, que le sujet des classes de découverte soit inscrit à l'ordre du jour de notre assemblée. Tout d'abord, ces classes de découverte sont non seulement un moment important de la scolarité, mais aussi un moment clé de la vie des jeunes élèves. La proposition de loi nous permet ainsi de nous rappeler que le droit à l'évasion ne peut plus être considéré comme un aspect accessoire de la vie des enfants, mais comme un point fondamental de leur construction.
Permettez-moi de citer l'expérience de la jeune Neïla, habitante de Rosny-sous-Bois en Seine-Saint-Denis dans ma circonscription, qui a effectué son stage de troisième à mes côtés. Elle m'a fait part de son expérience de classe de découverte et de tout ce que celle-ci a pu lui apporter. En classe de CM2, elle a pu découvrir la Bretagne lors d'un voyage placé sous le signe de la découverte des sites néolithiques et médiévaux bretons. Ce voyage lui a permis de mieux comprendre l'histoire de France et de s'y intéresser davantage, de s'évader dans une région qu'elle n'avait pas encore visitée, mais aussi de mieux découvrir ses camarades en dehors des murs de l'école.
Selon nous, socialistes, une telle expérience doit être un droit pour tous les enfants, quelle que soit leur condition sociale. Comme Neïla, tous les enfants doivent pouvoir bénéficier d'une telle expérience, riche d'enseignements pédagogiques, vectrice de confiance en soi pour les élèves, et de vivre-ensemble en dehors du cercle familial. Ainsi, l'école doit naturellement offrir aux enfants des apprentissages en dehors de leur cadre scolaire habituel.
Pourtant, les pas du Gouvernement en la matière restent somme toute timides, et son ambition demeure vaine tant qu'elle se limite à de l'affichage politique sans moyens suffisants. Dans un contexte de baisse sensible du nombre de classes de découverte, la création d'un fonds national d'aide au départ en voyages scolaires, prévue à l'article 1er , nous semble une mesure de bon sens pour les redynamiser. Cela étant, il faut s'assurer que ce fonds contribue à résorber des inégalités sociales et territoriales criantes, qui se répercutent sur les départs en voyages scolaires, dont le nombre varie d'un établissement à l'autre.
Je voudrais désormais m'attarder sur un point fondamental. Certes, les classes de découverte sont très importantes, mais notre politique en la matière n'est qu'un premier pas et doit s'inscrire dans une réflexion plus globale sur les vacances pour tous, hors du temps scolaire. J'y suis pleinement engagée en tant que coprésidente du groupe d'études consacré à l'éducation populaire.
Enfin, même si ce texte aborde deux obstacles majeurs aux départs en classes de découverte – le financement des séjours et l'absence de valorisation des enseignants –, il existe bien d'autres freins à l'organisation de ces séjours, qui ne sont malheureusement pas traités ici, tels que la complexité des procédures administratives ou les réticences d'ordre psychologique.
Enfin, s'il nous semble tout à fait juste et logique d'indemniser et de valoriser les enseignants qui participent à l'organisation de ces voyages, nous ne pouvons que regretter que le mécanisme d'indemnisation prévu soit rattaché au pacte enseignant, auquel le groupe Socialistes et apparentés est farouchement opposé. Ce rattachement nous semble tout simplement contre-productif. On le sait, ce pacte est un échec : moins de 20 % des enseignants l'ont signé.