Comme l'a rappelé Éric Woerth, en 2008, nous n'avons pas supprimé la demi-part des veuves, mais nous avons recentré le dispositif sur une situation familiale spécifique : la demi-part supplémentaire est accordée à tous ceux qui ont eu à élever seuls un ou plusieurs enfants. C'est l'équilibre trouvé à l'époque, peut-être est-il contestable. On pourrait même aller plus loin et penser qu'il faudrait y renoncer, pour aider en priorité les personnes isolées – ce serait, il me semble, une mesure vraiment juste. Mais nous avons décidé du maintien de cette mesure qui coûte 600 millions d'euros et concerne 1 million de personnes.
Aujourd'hui, certains demandent le rétablissement de la demi-part des veuves. Or, ce n'est ni juste, ni efficace, ni nécessaire.
Est-ce juste ? Non. Je crois même que c'est profondément injuste. Vous allez dépenser 2 milliards d'euros pour une mesure qui ne profite qu'à ceux qui paient l'impôt sur le revenu, et dont les plus grands bénéficiaires seront les plus fortunés – je le dis notamment à l'adresse de la gauche, qui a en permanence l'expression « justice fiscale » à la bouche. Il sera intéressant de regarder ce que chacun a voté et de trouver la cohérence entre la justice fiscale que vous prétendez défendre et le rétablissement de la demi-part des veufs.