Intervention de Rodrigo Arenas

Séance en hémicycle du mercredi 31 janvier 2024 à 14h00
Discussion d'une proposition de loi — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRodrigo Arenas :

Permettez-moi – une fois n'est pas coutume pour les élus issus des bancs du groupe La France insoumise – de commencer par saluer l'initiative de nos collègues de présenter un texte relatif au bénévolat et à la vie associative. Le monde associatif, dont je suis moi-même issu, constitue une véritable béquille de l'État au service de l'intérêt général. Sans les 16 millions de bénévoles qui donnent tellement de leur temps et de leur énergie, nos enfants ne feraient plus de sport, nos aînés n'iraient plus au musée, les plus vulnérables d'entre nous ne pourraient plus ni manger ni dormir à peu près correctement et bien des personnes ne seraient plus soignées. Le monde associatif crée des espaces d'amitié qui rendent la vie plus belle et plus juste.

Il est, rappelons-le, l'un des acteurs essentiels de la prise en charge de la pauvreté, grâce aux associations d'aide à l'insertion et d'aide alimentaire ainsi qu'à celles qui gèrent encore quelques places d'hébergement pour les plus précaires – les fermetures par l'État d'un grand nombre de places laissent malheureusement de plus en plus de familles et d'enfants à la rue.

Si j'ai commencé par saluer l'initiative de nos collègues, j'ai le regret de vous dire que le texte ne répond pas, ou si peu, aux difficultés que traverse actuellement le monde associatif. Il n'aborde ni le financement des associations, ni les lourdeurs administratives toujours plus pesantes, ni non plus la reconnaissance du statut de bénévole. D'ailleurs, la politique associative du Gouvernement dans son ensemble ne fait que décevoir le Mouvement associatif – nous le savons tous.

Il y a quelques mois, le Gouvernement avait annoncé de grandes assises pour simplifier la vie associative. In fine, il n'a organisé qu'une simple consultation en ligne, qui n'a débouché sur aucune proposition concrète. La suppression massive des emplois aidés, engagée au cours du premier mandat d'Emmanuel Macron, traduit elle aussi le mépris du Gouvernement pour le monde associatif. L'impact de cette suppression, qui se poursuit, s'élève à plus de 1 milliard d'euros pour les associations.

Pourtant, le Gouvernement n'hésite pas à conduire des politiques et à instaurer des dispositifs inutiles ou nuisibles aux associations, à commencer par le service national universel (SNU) qui ponctionne 160 millions d'euros par an sur les budgets dédiés au monde associatif. Le report de l'âge de la retraite à 64 ans privera les associations de nombreux bénévoles.

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