L'examen de cette proposition de résolution européenne nous ramène aux tragédies de l'histoire et au premier génocide du XXe siècle, celui de 1915 en Arménie par l'empire ottoman. La guerre d'agression en Ukraine, les attaques terroristes islamistes du Hamas contre Israël, les menaces sur la circulation en mer Rouge ne doivent pas occulter la tragédie qui se joue au Haut-Karabakh. Les 19 et 20 septembre 2023, l'Azerbaïdjan a conduit une nouvelle attaque en violation du cessez-le-feu conclu le 9 novembre 2020 avec l'Arménie, à l'issue de la guerre des 44 jours.
La France a été le premier État à condamner avec force cette agression inacceptable, et a obtenu dès le 21 septembre une première réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, qui a appelé à la cessation immédiate de l'agression militaire et à ménager un accès pour l'aide humanitaire. Depuis, plus de 100 000 Arméniens du Haut-Karabakh ont été contraints de fuir leur terre ancestrale, dont 30 000 enfants. Ce nettoyage ethnique relève d'une stratégie délibérée d'éradication de la présence arménienne au Haut-Karabagh, dont témoigne la destruction du patrimoine architectural et religieux arménien dans les territoires passés sous contrôle azéris. Candidat à sa réélection anticipée en février prochain, le président Aliyev souhaite capitaliser sur sa victoire militaire et laisse entendre qu'il pourrait continuer de menacer la République d'Arménie voisine. La France et l'Union européenne l'ont réaffirmé à de nombreuses reprises : pour nous s'impose de manière très claire le respect de la souveraineté territoriale de la République d'Arménie. Nous appelons à voter en faveur de cette proposition de résolution européenne.