Intervention de Richard Michel

Réunion du jeudi 18 janvier 2024 à 14h00
Commission d'enquête sur l'attribution, le contenu et le contrôle des autorisations de services de télévision à caractère national sur la télévision numérique terrestre

Richard Michel, membre du comité d'éthique du groupe Canal+ :

Vous mettez en regard les trente-quatre rappels à l'ordre de l'Arcom et les deux autosaisines auxquelles nous avons procédé. Ne nous faites pas un mauvais procès. L'Arcom, ce sont 437 personnes et des services spécialisés qui suivent, au jour le jour, les activités des médias ; nous, nous sommes six et nous travaillons chez nous. Nous nous réunissons très régulièrement et rédigeons des rapports que nous envoyons à la direction générale de Canal+ et à l'Arcom.

Nous n'avons pas chômé depuis quatre ans. Au moment de l'affaire Zemmour, nous avons auditionné tout le monde, nous avons dit ce que nous pensions et nous avons fait des propositions. Nous avons notamment suggéré, pour que CNews maîtrise son antenne, que l'émission ne soit plus diffusée en direct, mais enregistrée. Et cela a été accepté. Je rappelle que M. Zemmour faisait alors l'objet de poursuites judiciaires pour des propos qui, depuis, ont été qualifiés de racistes. Nous sommes intervenus lorsqu'il a déclaré, au cours d'une émission, que tous les mineurs isolés étaient des voleurs, des assassins et des violeurs.

Toutefois, j'insiste sur le fait que nous n'avons pas les pouvoirs de l'Arcom. Ce que nous pouvons faire, c'est formuler des appels à la prudence ou à la nuance, et nous le faisons régulièrement. À ma connaissance, peu de comités d'éthique font autant d'auditions que nous. Au moment de l'affaire Hanouna, nous avons entendu Franck Appietto, le directeur général de C8, mais aussi Cyril Hanouna, ainsi que son programmateur et son rédacteur en chef, afin de comprendre ce qui s'était passé au cours de l'émission consacrée à l'affaire Lola. Il est normal qu'un tel drame suscite des émotions, mais nous avons rappelé à Cyril Hanouna que, lorsqu'on s'adresse à des millions de téléspectateurs, il faut prendre un peu de recul. Il a rectifié le tir dès le lendemain, en invitant un avocat pénaliste, un psychologue et un ancien député, qui est aussi magistrat et qui a rappelé le cadre dans lequel ces affaires criminelles sont jugées. Vous le voyez, nous sommes loin d'être inactifs.

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