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Intervention de Louis de Broissia

Réunion du jeudi 18 janvier 2024 à 14h00
Commission d'enquête sur l'attribution, le contenu et le contrôle des autorisations de services de télévision à caractère national sur la télévision numérique terrestre

Louis de Broissia, président du comité relatif à l'honnêteté, à l'indépendance et au pluralisme de l'information et des programmes du groupe M6-RTL :

La première autosaisine a fait suite à une enquête de « Zone interdite » sur la protection de l'enfance, mettant en cause des élus locaux et évoquant la chaîne de responsabilités de l'aide sociale à l'enfance. Nous avons interrogé toutes les personnes ayant participé à l'élaboration du reportage et nous avons conclu en accordant un droit de réponse, qui a été diffusé et a donné satisfaction à toutes les parties prenantes.

À la suite d'une sollicitation de la société des journalistes (SDJ) de RTL concernant un podcast, nous nous sommes saisis de la question des podcasts en général. Il s'agissait de déterminer s'il était possible qu'un journaliste à l'antenne intervienne dans un podcast financé par un commercial – en l'espèce, la CNP Assurances. Nous avons entendu des journalistes, à plusieurs reprises, et nous avons trouvé un accord qui a permis de donner satisfaction aux uns et aux autres, sans qu'il ne soit fait obstacle au développement de podcasts supplémentaires.

Nous sommes également autosaisis quant à la manière de réaliser les reportages sur l'Ukraine, s'agissant de la liberté des journalistes et de la manipulation de l'information. La conclusion a été que, si les journalistes et les directions de rédaction disposaient de moyens suffisants, ils devaient veiller à couvrir les conflits de façon extrêmement vigilante.

Nous avons aussi auditionné, à plusieurs reprises, des journalistes sur les modalités de couverture de la campagne électorale présidentielle, notamment en termes de respect du pluralisme de l'information. Selon eux, si l'Arcom veille parfaitement au respect du pluralisme, les règles qui s'imposent aux directions des rédactions s'apparentent davantage à une obligation de comptabilité des temps de passage qu'à un véritable pluralisme de l'information : il faut tenir compte, à la minute près, voire à la seconde près, de la représentation de chaque formation politique partie prenante dans l'élection présidentielle. Nous avons considéré la nécessité de substituer un pluralisme véritable à une réglementation purement comptable comme un sujet d'importance, au point que nous avons envisagé de saisir les comités d'éthique de l'ensemble des chaînes publiques ou privées sur cette question, afin que le Parlement en soit alerté.

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