Les chaînes sont représentées par des groupes : le fait d'avoir un grand nombre de chaînes ne donne pas davantage de représentants.
La première condition pour être membre des comités qui régulent nos mesures d'audience est de souscrire à ces mesures : nous ne prenons pas des gens qui n'auraient pas d'intérêt dans l'affaire, qui veulent venir, mais sans jamais participer, y compris financièrement, à l'investissement dans les mesures d'audience.
Tout est mis aux voix, y compris le budget. Ainsi, le but de Médiamétrie ne peut être de gagner 10 %, 20 % ou 30 % de marge sur ces services. Nos comptes sont publics, en tout cas visibles par qui veut. Le total de nos activités représente environ 100 millions de chiffre d'affaires, pour une marge de 2 % à 4 % suivant les années : c'est ce que nous estimons nécessaire pour garantir l'alimentation d'un fonds de roulement qui nous permet, comme en ce moment, de procéder à des investissements quand le temps en est venu.
Chaque mesure a son comité, et chaque comité est généralement divisé en deux grands collèges : un pour les éditeurs, un pour les agences médias et les annonceurs – en gros, ceux qui vendent la publicité et ceux qui l'achètent. Au sein des collèges, les parts de voix de chaque partie sont équilibrées. Ainsi, pour qu'une décision passe, dans le cas de la télévision, il faut 75 % de votes favorables, chacun des collèges ayant une minorité de blocage. Les règles sont donc très exigeantes et l'équilibre entre les deux parties du marché est garanti. Le privé et le public sont représentés dans chacun des collèges éditeurs.
Cela peut entraîner une certaine lenteur, et l'on fait parfois grief à Médiamétrie de ne pas faire évoluer assez vite ses mesures en fonction des usages ; comme tout chef d'entreprise, je reconnais ma part de responsabilité dans nos erreurs, mais il s'agit aussi du temps du consensus, condition de la robustesse des mesures. Voilà bien longtemps qu'une partie du marché ne s'est pas opposée à ces dernières.
Le président a le droit de vote, mais, en pratique, je ne vote jamais.