Souvenez-nous qu'il n'y a pas de liberté sans autonomie. Loin d'être un droit parmi d'autres dans un catalogue, le droit à l'avortement est celui qui préside tous les autres, celui qui nous élève au rang de sujets politiques.
En votant la constitutionnalisation, nous votons la fin d'une relégation. Il en est assez d'avoir été assignées aux marges de l'histoire : les femmes ne sont pas ces « utérus à deux pattes, un point c'est tout », comme l'écrivait Margaret Atwood, ni ces « vases sacrés », ni ces « calices ambulants ». Notre corps nous appartient : tel est le droit fondamental et la liberté ultime de choix que nous allons graver dans la Constitution, que nous allons graver dans le temps long. Des marges, entrons maintenant au cœur de l'histoire : votons cette loi.