Enfin, vous avez préféré – cela vous fait rire – donner des gages au gouvernement allemand, plutôt que baisser le tarif de l'électricité en sortant du marché européen, comme ont su le faire l'Espagne et le Portugal.
Pour faire oublier vos doubles discours successifs, vous êtes condamné à multiplier les effets d'annonce. Vous nous avez livré, cet après-midi, un catalogue de mesurettes. Avant-hier, l'éducation était au-dessus de tout ; hier, c'était l'agriculture ; aujourd'hui, c'est le travail. En définitive, vous me faites penser à ces jongleurs d'assiettes qui, dans les cirques, sont obligés d'en ajouter toujours plus, pour tenir en haleine le spectateur, jusqu'au jour où – patatras – elles se brisent toutes. Ce moment est proche, car les Français ne supportent plus les fausses promesses, les injonctions contradictoires, le manque de sérieux et de maturité dans la conduite de l'État, la disparition de la souveraineté populaire.
Sans majorité dans cet hémicycle, vous serez obligé, comme votre prédécesseur, de multiplier les 49.3 jusqu'à plus soif. Plus tôt une motion de censure nous libérera de cette mauvaise pièce de théâtre pour, avec de nouvelles élections législatives, permettre au peuple d'arbitrer, plus vite alors la souffrance des Français, la nôtre et la vôtre, monsieur le Premier ministre, seront abrégées.