Avec M. Macron, cette atrophie institutionnelle est aggravée par une conception autocentrée du pouvoir. Ministre de tout, le Président de la République devient évidemment le premier de ses ministres. Pour aller droit au fait, je n'ai pas discerné dans ce discours lourdement tombé d'une fenêtre du Château les voies et moyens du redressement ; je n'ai pas senti le grand souffle qui emporterait le pays vers des lendemains heureux – à dire vrai, je n'ai senti aucun souffle ! Il ne suffit pas d'invoquer une volonté de mettre fin au conservatisme pour bousculer un système sclérosé par des décennies de politiquement correct, de connivences, de bétonnage de rentes de situation pas toujours légitimes. Loin d'y parvenir, vous perpétuez le modèle endogamique et oligarchique dont Mme Oudéa-Castéra apparaît comme l'incarnation archétypale.