L'exercice auquel nous venons d'assister tient du rituel, un rituel presque mécanique – il l'est davantage encore aujourd'hui –, un catalogue, une succession de promesses diverses et variées, sans lien entre elles et d'un niveau pour le moins inégal. Ce n'est pas faire injure à M. le Premier ministre que de constater que son intervention se borne à la revue de détail d'une déclaration de politique générale que le président de la République a faite avant lui, à sa place, lors d'une conférence de presse fleuve. Comme nous, et surtout comme le pays, vous subissez l'intempérance jupitérienne. Le nouvel équilibre institutionnel du quinquennat a ravalé – c'est malheureux – le Premier ministre au rang de figurant, de communicant, d'« un collaborateur », comme disait un ancien président.