Intervention de Bertrand Pancher

Séance en hémicycle du mardi 30 janvier 2024 à 15h00
Déclaration du gouvernement et débat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

Nous demandons une véritable loi de programmation pour l'outre-mer, où les coupures d'eau deviennent insupportables, autant que les difficultés d'accès aux soins dues notamment à la double insularité. Je ne vous ai pas non plus entendu évoquer l'aménagement des territoires, monsieur le Premier ministre. Vous venez de prononcer votre discours de politique générale, trois semaines après votre nomination. Vous avez dressé un long catalogue en oubliant – petit détail – que vous n'avez toujours pas de majorité et que votre gouvernement n'est toujours pas constitué. Vous n'avez d'ailleurs pas osé demander la confiance de notre assemblée. Ni les déclarations choc, ni les surenchères médiatiques et leur mise en scène, ni les réponses à l'exigence d'immédiateté des réseaux sociaux ne sauront contenter nos concitoyens, qui attendent un cap – un développement enfin humain, économique, social et environnemental – et une méthode claire, celle de l'écoute et de la concertation.

Voilà sept ans que vous êtes au pouvoir. Même après tout ce temps, il n'est jamais trop tard pour bien faire : plutôt que d'égrener une liste à la Prévert, travaillons durant ces trois prochaines années sur les chantiers prioritaires, et ce en y associant tous les corps intermédiaires et les forces vives de notre pays. Nous y sommes prêts. Nous demandons un calendrier précis des réformes institutionnelles nécessaires, qui devront prévoir le transfert de compétences, y compris réglementaires, aux grandes collectivités et garantir leur autonomie fiscale : c'est la clef de la réussite de la France – sans oublier la question de l'autonomie de la Corse.

Nous croyons dur comme fer, monsieur le Premier ministre, que notre pays n'est pas ingouvernable, qu'il est réformable et que rien n'est inéluctable, sous réserve que vous entendiez enfin les Français. Vous et le président Macron êtes maintenant au pied du mur. Deux portes s'offrent à vous. La première vous mènera à un grand escalier que vous pourrez emprunter en gravissant une à une les marches du redressement, à condition de le faire dans la concertation. La deuxième s'ouvre sur un précipice dans lequel notre pays sauterait sans parachute. Écoutez, monsieur le Premier ministre : écoutez les Françaises et les Français et, surtout, ne vous trompez pas de porte.

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