Ce qui caractérise le présent et, plus encore, l'avenir, c'est l'incertitude qui trie les vies et qui laisse les plus fragiles sur le bord du chemin. Nous devons imaginer les services publics de demain, une protection sociale qui apprivoise le hasard. L'État social de demain est celui du retour à l'universel : il n'oublie pas les catégories et les classes moyennes, lesquelles ont trop souvent le sentiment de n'avoir droit à rien. Autrement dit, ce sont des services publics étendus pour tous, des droits et des mécanismes de solidarité qui constituent notre capital commun.
L'universel, ce sont des droits pour tous plutôt que des allocations pour certains. C'est l'extension des services publics et leur gratuité, par exemple dans les transports publics. L'universel, c'est l'assurance maladie obligatoire à 100 % pour tous, le minimum jeunesse, le repas à 1 euro pour les étudiants.