De la naissance aux derniers jours, le logement, plutôt que de représenter la première des inégalités, doit être un lieu d'émancipation. Il nous faut absolument bâtir en la matière une politique cohérente, humaine, adaptée à la société. Les solutions existent, même si elles passent par quelques bouleversements, y compris fiscaux. Certains États ont compris que, pour réussir, il fallait gouverner à trente ou quarante ans. En France, nous avons parfois pris l'habitude de gouverner à trente ou quarante jours. Cela ne peut plus fonctionner ; notre horizon doit être celui de la génération.
Il en va de même dans d'autres domaines, tels que la démographie : année après année, nous voyons, sans réagir, le nombre de naissances se tasser. L'indicateur de fécondité est désormais au plus bas depuis la seconde guerre mondiale, si l'on excepte les années 1993 et 1994. La question démographique ne doit pas être prise à la légère. Elle est cruciale pour l'avenir de la nation : notre contrat social, qui fait la richesse de la France, repose sur cet indicateur, puisque celui-ci fonde nos politiques de santé, d'éducation et de solidarité. Agir pour la progression démographique suppose, d'abord et avant tout, de combattre les inégalités avec une totale détermination. Il s'agit d'éradiquer les inégalités de destins, celles qui font que, lorsque l'on naît dans un certain quartier, dans un certain milieu social, sous certains noms de famille, on y est condamné à vie.