Le secteur de l'intervention sociale a vu se développer, depuis quelques années, de nouveaux métiers comme la médiation sociale, longtemps cantonnée aux fameux grands frères, dans des quartiers pudiquement qualifiés de « difficiles ». Les institutions sociales, dont les budgets sont souvent limités, ont utilisé des programmes de lutte contre le chômage ou la précarité, comme les contrats nouveaux services-emplois jeunes ou les contrats adultes-relais, pour embaucher ces nouveaux types d'intervenants, souvent moins qualifiés et, il faut bien le dire, moins bien payés. Parmi eux, on trouve le plus souvent les fameux médiateurs et autres modérateurs urbains.
Ces nouveaux métiers pâtissent d'une triple indétermination. Tout d'abord, les tâches sont mal définies, donc mal cadrées. En outre, la médiation n'étant pas un métier codifié et ne nécessitant aucune qualification particulière, les médiateurs sont souvent livrés à eux-mêmes et inventent leur mode d'intervention de manière très empirique – pour le meilleur et pour le pire, il faut bien l'avouer. Enfin, la précarité de leurs postes, le plus souvent soumis aux aléas de l'attribution de financements publics, ne les aide pas à avoir une vision à long terme de leur action.
Le texte vise à fixer clairement le cadre, les objectifs et les modalités d'action des professionnels de la médiation sociale et à leur offrir enfin la reconnaissance officielle qu'ils attendent. Soit. Pardonnez-moi si je brise la quasi-unanimité qui s'exprime depuis le début de la discussion générale,…