L'Ukraine représente le quart de l'agriculture européenne. Son modèle est radicalement différent de celui de l'agriculture française – la plus grande exploitation ukrainienne rassemble 700 000 hectares. Non seulement l'adhésion de l'Ukraine entraînerait mécaniquement une baisse de 20 % des subventions de la PAC pour les agriculteurs, à budget constant, mais elle ferait de ce pays un concurrent impitoyable de l'agriculture française.
Le ministre de l'agriculture a tenté plusieurs fois de nous rassurer, en garantissant une harmonisation des normes ukrainiennes avec les normes européennes. Or il n'existe toujours pas d'harmonisation des normes environnementales et sociales au sein de l'UE, laquelle est le premier concurrent de l'agriculture française, comme le rappelle un rapport d'information de notre collègue Dominique Potier qui sera publié demain.
Nous sommes solidaires de l'Ukraine, mais la responsabilité du Gouvernement est de protéger les intérêts de la France. Quelles garanties sérieuses offrez-vous aux agriculteurs que vous ne permettrez pas au géant ukrainien de devenir un concurrent impitoyable des agriculteurs français ?