Mes chers collègues, nous auditionnons Mme Laurence Boone, secrétaire d'État chargée de l'Europe, qui nous rendra compte du Conseil européen des 14 et 15 décembre derniers, en présence d'une délégation de fonctionnaires parlementaires ukrainiens, que nous recevons dans le cadre d'un accord de coopération conclu entre l'Assemblée nationale et la Rada.
Le dernier Conseil européen était directement lié à la situation ukrainienne. En approuvant l'ouverture de négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie, les chefs d'État et de gouvernement ont sans doute pris l'une des décisions les plus importantes des dernières décennies. C'est un message clair, envoyé à nos amis ukrainiens qui se battent avec courage, détermination et volonté pour recouvrer leur liberté, leur indépendance et leur souveraineté, ainsi qu'à la Russie qui mène une guerre injuste et brutale.
En affichant cette volonté d'ouverture à l'Ukraine et à la Moldavie, nous disons clairement à Vladimir Poutine que nous n'abandonnons pas ces pays, que nous serons durablement à leurs côtés et que nous lions nos destins respectifs pour les décennies à venir. Ce message politique est important : nous ne céderons rien, ni de nos valeurs ni de notre territoire européens. Il était d'autant plus attendu que, compte tenu de ce qui se passe ailleurs, notamment au Proche-Orient, l'actualité du conflit ukrainien, qui perdure et n'a peut-être jamais été aussi intense, était passée au second plan. Cette décision permet de prendre conscience que cette guerre se poursuit et que nous devons durablement nous tenir aux côtés des Ukrainiens, jusqu'à la victoire et la paix, dans les conditions qu'ils auront choisies.
Dans ce contexte, il faut regretter que, en raison de l'opposition de la Hongrie de Viktor Orbán, le Conseil européen n'ait pas été en mesure d'approuver l'octroi à l'Ukraine d'une aide de 50 milliards pour les années 2024 à 2027. Si le blocage persiste, certaines sources évoquent la possibilité de confier l'octroi de cette aide aux vingt-six autres pays de l'Union européenne (UE), en reprenant la garantie revenant à la Hongrie ou par des prêts bilatéraux. Madame la secrétaire d'État, nous écouterons avec intérêt ce que vous avez à nous en dire.
Par ailleurs, un autre sujet européen occupe l'actualité : le pacte sur la migration et l'asile, négocié depuis de nombreuses années entre les États membres et les institutions européennes. L'accord offre une réponse efficace en matière de gestion des phénomènes migratoires, de maîtrise des flux, de protection des frontières extérieures et de renforcement de la solidarité entre États membres, tout en améliorant l'accueil des demandeurs d'asile et en assurant l'éloignement de celles et ceux qui n'ont pas leur place sur le continent européen. Pour ma part, convaincu que le niveau européen est le plus adéquat pour traiter efficacement les sujets migratoires avec humanité et fermeté, je me réjouis de la décision adoptée ce matin.