Le débat est intéressant, comme toujours en matière de politique du logement – vos amendements renvoient d'ailleurs à une multitude de questions. Je partage pleinement les propos de M. Martinet. J'ajouterai que l'investissement locatif, soutenu par une foule de dispositifs qui se sont accumulés depuis une vingtaine d'années, a accru les inégalités sous l'angle du patrimoine. En France, les inégalités tiennent aux salaires et aux revenus, mais aussi, de plus en plus, au patrimoine. En l'occurrence, ces inégalités de patrimoine ont été financées par de l'argent public.
Quitte à dépenser massivement l'argent public pour faciliter l'accession au logement, il faudrait concentrer les aides sur deux cibles prioritaires.
La première est le logement conventionné, c'est-à-dire le logement social, qui ne bénéficie plus d'aucune aide à la pierre et qui peut uniquement compter sur la TVA à taux réduit ; par conséquent, on ne construit plus de logements sociaux. En outre, le prix des loyers des logements privés issus de l'investissement locatif n'étant que peu encadré, le loyer constitue le principal facteur de dégradation du pouvoir d'achat des ménages. Tous ces facteurs sont liés : la paupérisation d'une partie de la population en raison de son statut de locataire, l'accroissement des inégalités de patrimoine financé par l'argent public et le tarissement des aides publiques au logement social. Pour améliorer réellement la situation du logement en France, fournissons des logements conventionnés aux salariés les plus modestes, qui sont les premiers à souffrir des loyers élevés et du mal-logement.
Et, seconde priorité, pour faciliter l'accession à la propriété – ce à quoi je suis favorable –, aidons ceux qui ne sont pas propriétaires à le devenir