Intervention de Jérôme Buisson

Séance en hémicycle du mardi 16 janvier 2024 à 21h30
Position de la france sur les accords de libre-échange

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Buisson :

S'agissant des accords de libre-échange, nous pouvons distinguer la position des différents gouvernements qui se sont succédé depuis quarante ans de celle des Français. La classe politique, abreuvée à l'idéologie du libre-échange, a imposé au peuple français, contre sa volonté, la conclusion d'accords avec des pays du monde entier mettant en concurrence notre agriculture et notre industrie avec des pays n'ayant pas les mêmes standards sociaux et économiques. Ces accords, c'est un fait, ont participé à la destruction de notre appareil productif. Non content des résultats catastrophiques de notre balance commerciale, ce gouvernement souhaite imposer par l'intermédiaire de l'Union européenne un accord avec le Mercosur pour porter le coup de grâce à nos agriculteurs.

Madame la ministre déléguée, mon intervention ne vous fera malheureusement pas changer de position, mais je tiens à souligner les deux paradoxes auxquels aboutit votre adhésion au dogme d'un libre-échange sans limites. Tout d'abord, votre gouvernement et votre famille politique, qui se réclament à tout bout de champ de la modernité, s'enferment dans la défense d'un libre-échange devenu anachronique et contraire aux objectifs qui doivent être les nôtres en matière de réindustrialisation. Partout dans le monde, en effet, les nations réintroduisent des barrières douanières pour protéger leur économie. Même les démocrates américains, avec l'Inflation Reduction Act de 2022, reviennent à une position plus protectionniste. Madame la ministre déléguée, comment votre gouvernement peut-il persister dans l'erreur alors que le reste du monde fait marche arrière ?

Par ailleurs, on peut légitimement se demander comment il continue à soutenir la conclusion d'accords commerciaux permettant l'importation de biens venant du bout du monde tout en se targuant de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. Je vous rappelle que près de 50 % de nos émissions proviennent de nos importations. Il est donc primordial que nous parvenions à relocaliser nos activités de production.

Si vous persistez dans votre obsession du libre-échange, non seulement vous démontrerez votre mépris pour les intérêts de nos industries et de nos agriculteurs, mais vous révélerez votre absence de réelle volonté de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion