Ce sont les données de la comptabilité nationale – celles de l'Insee : entre 1996 et 2021, le salaire net moyen en équivalent temps plein des salariés du secteur privé a augmenté de 15,6 % en euros constants, et le salaire des ouvriers de 17,4 %, soit plus rapidement que celui des autres catégories socioprofessionnelles. Cette tendance haussière s'est confirmée en 2023, la majorité des entreprises ayant accordé plus de 4 % d'augmentation salariale au cours de cette année.
Notre majorité entend amplifier la tendance grâce aux dispositifs qu'elle a adoptés : développement de l'intéressement, réduction des cotisations patronales sur les heures supplémentaires, baisse des cotisations sociales des indépendants, prime de partage de la valeur (PPV).
En outre, de nouvelles avancées ambitieuses sont également en cours d'élaboration : il s'agit de mieux aider les chômeurs les plus éloignés de l'emploi à reprendre une activité, et de soutenir les entreprises dans leurs recrutements avec France Travail. Il s'agit également de soutenir l'emploi des plus de 55 ans en responsabilisant les entreprises et en alignant la durée d'indemnisation du chômage des seniors sur celle de l'ensemble de la population. Il s'agit enfin de mieux accompagner la formation des jeunes qui s'orientent vers des métiers en tension dans le tourisme, la construction ou l'industrie, par exemple.
S'agissant des inégalités salariales, qui demeurent et dont nous pouvons débattre, je plaide pour une approche amplifiée du PIB, permettant de mieux mesurer la répartition de la richesse au sein de notre économie. Si le PIB renseigne utilement sur la répartition primaire de la valeur ajoutée entre rémunération des salariés et excédent brut d'exploitation, il ne dit rien sur la répartition secondaire de la richesse. Or, selon l'Insee, si l'on valorise les services publics, la notion de niveau de vie élargi contribue à une réduction des écarts de richesse entre les plus riches et les plus pauvres.