Lors de sa déclaration de politique générale, le 8 juillet 1981, Pierre Mauroy proclamait à cette tribune : « Le travailleur, dans ce pays, doit retrouver sa place ; l'ouvrier doit être payé pour sa peine ; le droit au travail est aussi le droit à un salaire qui permette de vivre. »
Néanmoins, sous l'impulsion de Jacques Delors en 1983, le mécanisme d'indexation des salaires que proposait Pierre Mauroy était abandonné car il avait alimenté une spirale prix-salaires – une inflation par les coûts – aux conséquences désastreuses pour la compétitivité, l'emploi et l'économie de notre pays. Jacques Delors a donc pris une décision de bon sens, qui a permis de maîtriser en quelques années la hausse des prix, ainsi que la hausse continue de l'inflation. Ce fut la victoire de ce que l'on a appelé la désinflation compétitive, les salariés au bas revenus bénéficiant malgré tout d'une protection puisque le Smic est resté indexé sur les prix à la consommation.
Depuis cette date, il y a plus de trente ans, la France est un cas à part en matière de répartition de la richesse créée par les entreprises.