Tout ceci n'est qu'une fable : cette décision absurde se ferait au détriment des entreprises, en particulier des très petites et des petites et moyennes entreprises (TPE-PME), qui seraient dans l'impossibilité de procéder à une telle augmentation en l'absence des mesures d'aide que nous préconisons.
De l'autre côté, la Macronie et Les Républicains veulent faire croire aux Français que, grâce au marché, les salaires augmenteraient. Cela ne peut être le cas.
Vous faites en effet porter le poids exorbitant du financement de la protection sociale sur les seuls salaires. Comme on l'a vu pendant le premier mandat d'Emmanuel Macron, vous refusez d'imposer le patrimoine des privilégiés ; pire, vous le préservez en le soustrayant à la fiscalité qu'appelle la justice fiscale. Le ruissellement n'a pas fonctionné, nous l'avons bien vu. Le fait de favoriser les plus privilégiés ne permet pas de relancer l'économie et ne renvoie pas la valeur créée par les Françaises et les Français vers les salaires. Par ailleurs, l'alourdissement croissant des charges supportées par les salaires conduit à une impasse. Je le répète, jamais il n'y a eu autant de personnes au Smic dans notre pays et jamais le nombre de personnes gagnant des salaires bas, situés entre 1 et 1,2 Smic, n'a été aussi élevé.
Les services du ministère du travail ont révélé un chiffre qui a choqué beaucoup de Français : les entreprises doivent dégager jusqu'à 380 euros pour augmenter de 100 euros les bas salaires et plus de 500 euros pour 2,5 Smic.
Nous revenons à la ligne que défendait Marine Le Pen lors de la campagne présidentielle : il faut cesser d'opposer les bas salaires aux salaires moyens, les classes populaires aux classes moyennes. Nous sommes prisonniers d'un mauvais modèle social qui fait porter sur la valeur travail l'essentiel de l'effort qu'exige la protection sociale. En imposant le travail, vous choisissez de protéger le patrimoine des privilégiés et les flux financiers alimentant la mondialisation la plus sauvage. Et ce, pour une raison simple : les salariés et les personnes à la tête des TPE-PME ne peuvent pas fuir notre pays car ils n'ont pas la mobilité de ce capitalisme devenu fou, qui verse plus de dividendes et qui rachète plus d'actions qu'il n'investit dans l'économie réelle.
Pour remettre les salaires au cœur du modèle social français, les propositions du Rassemblement national sont simples. Mais quelles sont celles du Gouvernement ? Quand allez-vous enfin permettre aux TPE-PME, aux entreprises de taille intermédiaire (ETI) de rémunérer correctement leurs salariés, comme elles le souhaitent ? Nous constatons tous en effet dans nos circonscriptions que les chefs d'entreprise veulent augmenter leurs employés. Ils sont les premiers à savoir que ceux-ci ont du mal à faire face aux charges de carburant ou de chauffage et peinent à nourrir leurs familles. Ils voient que les gamelles ne sont plus aussi fournies qu'il y a quelques années. Ils se rendent bien compte qu'il n'est plus possible pour leurs salariés de vivre de leur travail, alors que ce devrait être la norme dans une République sociale.