À quoi bon quand, à Tel-Aviv, des ministres d'extrême droite dévoilent leur objectif : chasser les Palestiniens de leurs terres pour qu'ils se réfugient au Rwanda, au Congo ou au Tchad ? À quoi bon quand, pour ne pas dévoiler les horreurs, pour ne pas rendre humains les humains, la présence des journalistes est interdite à Gaza ? À quoi bon quand les derniers reporters sur place sont ciblés par les frappes israéliennes, oui : ciblés et abattus – soixante-dix-neuf reporters ont été tués ? À quoi bon verser notre obole si, devant ce massacre, la France demeure muette, aphone ? À quoi bon si nous traitons encore les bourreaux en alliés – en alliés gênants, en alliés encombrants, mais en alliés tout de même ? À quoi bon si nous nous taisons, si nous regardons ailleurs ?
Pourtant, si la France voulait, la France pourrait. Elle ne pourrait pas tout, elle ne pourrait aucun miracle, mais elle pourrait un peu. La France, membre du Conseil de sécurité des Nations unies, pourrait défendre une résolution en son nom afin de demander un cessez-le-feu immédiat à Gaza et un arrêt des colonies en Cisjordanie.