Aux pays du Sud, nous demandons de se priver du charbon, de ne pas forer leurs sous-sols, de ne pas couper leurs forêts. Bref, tout ce que nous avons fait, durant un siècle et demi, nous voulons empêcher les autres de le faire, et ce pour une bonne raison, puisqu'il s'agit de sauver la planète. En échange, nous avons promis de les aider en leur consacrant 0,7 % de notre revenu national. Nous avons promis cela en 1973 et, cinquante ans plus tard, nous n'y sommes toujours pas ! Le président Macron l'a de nouveau promis pour 2025 mais, finalement, non : ce sera pour 2030, ou plus tard – autant dire jamais…
Alors, oui, il est urgent que nous rejoignions le cercle très fermé des pays qui respectent leur engagement : le Luxembourg, la Suède, la Norvège, l'Allemagne, le Danemark. C'est la première chose.
Deuxièmement, les aides au développement ne devraient pas être un caprice, une chose qu'on donne et qu'on reprend, comme pour punir un enfant. Au Mali, au Niger, au Burkina Faso, les dirigeants ont rejeté nos diplomates et notre armée. Nous avons échoué à transformer une bataille commune, la lutte contre le djihadisme, en une influence politique. Pire : la France s'est fait haïr.
Comment agir, alors ? Vexé, le président Macron a décidé de couper nos aides au développement. C'est une erreur, cette saute d'humeur. Pourquoi ? Parce que ces aides ne sont pas destinées aux gouvernements, aux juntes au pouvoir, mais aux populations.